Gojo, le 10 juin 1988
Bonsoir Seifen !
Ca y est, nous avons trouvé Komoku et l’avons libérée de l’emprise de l’ashura qui la possédait.
Effectivement, l’entrée du domaine se trouvait bien au musée des traditions et du folklore… Nous l’avons repérée une fois sur place grâce à la perle qui se réchauffait lorsque nous approchions.
En avançant, nous sommes arrivées sur une grande place avec un immense temple plus loin et deux statues de naga.
Lorsque nous nous sommes avancées, il y a eu un grand éclair blanc et nous nous sommes encore retrouvées ailleurs : dans une bibliothèque labyrinthique et infinie faites de pièces hexagonales identiques et d’escaliers. Et bien sûr, pas un seul livre lisible : ils ne contiennent que des lettres et parfois les lettres mises au hasard donnent un mot.
Sur place, nous avons tout d’abord rencontré un moine à l’européenne. Il nous a expliqué être né ici et chercher “Le Livre” pour comprendre et avoir les réponses à tout. Et qu’il y a plusieurs factions, notamment une qui brûle les livres.
Pendant que nous discutions, Matsuo est arrivée : Kyuyu l’avait prévenue et elle nous a suivi dans le musée… Elle semblait aller suffisamment bien pour nous suivre, donc ce n’était pas plus mal !
Nous avons donc quitté le moine pour aller chercher la secte qui brûle les livres, afin d’avoir un autre point de vue, et en pensant au départ que c’était peut-être la cause de l’inconscience du gardien si nous étions dans son esprit et que quelque chose le détruisait. La deuxième personne que nous avons rencontré, Aion, n’en faisait pas partie. Il recrutait pour sa “religion” vénérant le dieu créateur de la bibliothèque et se bat contre la secte brûleuse de livres.
Zukibayashi avait vu une fissure un peu plus tôt, nous l’avons donc amené sur place pour le mettre face au fait que le lieu n’était pas parfait… et la fissure a disparu ! Et ne plus, il semblait ne pas l’avoir constatée… Là, nous avons commencé à avoir quelques doutes. Nous avons donc continué à chercher.
Nous sommes ensuite tombées sur un “sauvage”. Mais avant de pouvoir observer quoique ce soir, Mifune l’a interpellé et il s’est enfui après nous avoir lancé un livre…
Quatrième personne rencontrée : un homme cherchant le calme et la méditation. Lui se moque plus de la bibliothèque et de son contenu : il cherche l’endroit parfait pour méditer. Nous avons constaté, en discutant, une fissure plus grande que la précédente dans la pièce. Lorsque nous lui en avons parlé, il s’est levé, la regardée et est parti… il n’y avait bien entendu plus de fissure après ! C’est là que nous avons presque toutes compris (en tous cas, Mifune n’avait rien du tout compris), que c’était la clé pour sortir, ces fissures !
Et enfin, nous sommes tombées sur la secte des brûleurs de livre ! Visiblement, mon pouvoir lui a fait beaucoup d’effet : il tenait absolument à me recruter. Il nous a expliqué qu’il était là depuis “trop longtemps” et cherchait à détruire l’endroit en le brûlant.
Il a tenté d’attaquer Matsuo, mais… ce n’était pas une bonne idée pour lui. Nous lui avons donc, sauf Mifune, posé une multitude de questions pour agrandir la fissure… Etant donné qu’elle s’amplifiait chaque fois que nous le mettions en face d’une contradiction dans ses croyances. Et, malgré la tentative désespérée de Mifune pour nous arrêter et attirer l’attention du pyromane sur notre travail de destruction, nous avons réussi à “briser” la bibliothèque et nous sommes revenues sur le parvis du temple. Là, deux nagas nous ont attaquées, ainsi que la gardienne qui dégageait une aura très noire.
Nous l’avons vaincu grâce à notre nouvelle technique née de la fusion de plusieurs de nos pouvoirs : l’arc tentaculaire enflammé de Bouddha.
Lorsque nous avons vaincu la gardienne, l’aura noire est sortie d’elle et c’est là qu’elle nous a expliqué qu’elle a bien pu être possédée par un ashura. Elle nous a confirmé que nous devions trouver les autres gardiens et nous a assurées pouvoir nous guider un efois sortie. Elle est entrée dans la bague de Mifune qui est son pendant terrestre et nous sommes revenues dans le musée.
En sortant du musée nous avons été au karaoké avec Matsuo, et lui avons donné son devoir. Oui, Zukibayashi lui a finalement montré sa véritable note.
Maintenant qu’il nous faut patienter le temps que Komoku retrouve l’entrée des autres domaines, il va bien falloir s’occuper de paraître “normale” à tous sens du terme, non ? Sinon, certains pourraient poser trop de questions et je n’ai pas envie d’y répondre.
A très bientôt, Seifen
Je t’aime
Tahani.
Journal de “gardienne”
Gojo, le 13 juin 1988
Pour les jours précédents, voir les lettres envoyées à Seifen en annexe du journal.
Il me paraît important de garder une trace de tous les événements, dans le cas où nous en aurions besoin. La mémoire peut être faillible.
Point sur les affaires surnaturelles
Aujourd’hui, en cours de grammaire avec le professeur Ohnoki, il y a eu une alerte confinement. Le professeur ne semblait pas rassurée, certaines personnes ont donc commencé à se dire que ce n’était pas un exercice et à paniquer… dont Shui et Mifune.
Nous avons commencé à voir une ombre dans le couloir, nous avons entendu des pas lourds et quelque chose (ou quelqu’un), frapper à la porte. Jusque là, rien d’anormal à une alerte confinement, avec seulement un doute sur “l’ombre dans le couloir” (les rideaux sont fermés, on ne peut pas voir ce qui s’y trouve réellement).
Là où les choses ont pris une autre tournure, c’est lorsqu’une brume noire s’est infiltrée sous la porte, en direction de l’estrade où se trouvait le professeur Ohnoki ! Une créature plutôt de style démoniaque ressemblant à une poupée de porcelaine a alors saisi le professeur Ohnoki à la gorge.
Zukibayashi a ouvert la porte et allumé la lumière pour faire diversion. Nous avons profité que les élèves se soient rués vers l'extérieur pour nous transformer et poser une “zone de sécurité”. La créature semble avoir bien visé le professeur pour nous provoquer… elle léchait le professeur pour nous narguer et a tenté de parer les coups en s’en servant comme bouclier.
Nous sommes tout de même parvenues à la vaincre et à la faire éclater.
Cependant, un souci s’est produit : le professeur Ohnoki nous a vues, malgré notre zone servant à nous masquer aux yeux des humains. Nous avons dans un prime abord pensé que c’était parce qu’elle était maintenue par une créature surnaturelle, mais une fois la “poupée de porcelaine” détruite, elle était toujours capable de nous voir. A l’extérieur de la salle, le gardien qui jouait le rôle de l’agresseur tapant aux portes en revanche en était incapable… La conclusion que le professeur Ohnoki soit donc en capacité de toujours nous voir s’impose donc.
Pour résoudre le problème, et afin de dissimuler l’attaque, je suis revenue à mon état “normal” et j’ai appelé à l’aide, en arguant que notre professeur avait eu un malaise, ce qui permettait d’expliquer la panique des élèves et la blessure légère du professeur. Le professeur Ohnoki a compris l’intention et joué le jeu, en m’assurant qu’elle ne dirait rien.
Les élèves ont été ramenés en classe et le proviseur est venu nous rappeler les règles de sécurité. La vision de la créature est passée sous silence, et l’affaire est noyée sous l’excuse de l’hystérie collective”.
Suite à cette attaque, plusieurs points ont été soulevés lors des différentes pauses :
1 - Le démon a attaqué ce qui se rapproche d’un proche, volontairement. Est-ce que notre entourage serait en danger ?
2 - Le professeur Ohnoki nous a bel et bien reconnues, en dépit de la tentative maladroite de Matsuo de passer pour quelqu’un d’autre. La décision a donc été prise de la mettre au courant à la fin des cours. Elle pourrait nous aider en cas de problème durant les heures de classe ou nous couvrir au besoin. J’ai peu d’inquiétude sur le fait qu’elle nous “dénonce” : qui la croirait ? Elle pourrait perdre bien plus que nous.
La décision a aussi été prise de nous entraîner à sentir la présence des démons, afin de ne plus être prises au dépourvu.
Nous avons débattu de la possibilité qu’une d’entre nous soit toujours transformée, mais les changements physiques amenés par la transformation rendent la chose trop compliquée à concrétiser.
Concernant la situation du professeur Ohnoki, comme décidé lors du déjeuner, nous avons été la chercher après les cours pour discuter avec elle, en prétextant avoir besoin d’un éclaircissement sur un point de grammaire japonaise.
Nous lui avons donc expliqué que la créature était un démon et que nous les combattions. Elle nous a assuré qu’elle nous aidera si nous avons besoin d’elle.
Point sur les questions de lycée
Ce matin, les rumeurs se portent toujours (trop) bien :
- Yu Oyama a fait un scandale suite à la réception d’un message dans son casier.
- Matsuo a appris pour la rumeur à son sujet par sa soeur, suite au comportement différent des autres élèves à son égard.
Le projet de Zukibayashi concernant la réfection du temple de son grand-père a été très largement approuvé (en partie grâce aux rumeurs). Chacun participera aussi au financement.
Je me suis proposée pour m’occuper des achats : j’enverrai Madame Ohno, elle a l’habitude et il semble que mon implication lui fasse très plaisir.
Autre point surnaturel plus personnel
Cet après-midi, après le cours de calligraphie, Seifen est réapparu.
Je ne suis pas parvenue à le suivre dans le couloir, ni à trouver la moindre trace le soir, après la discussion avec le professeur ou de nuit lorsque je suis retournée au lycée.
Il m’attendait cependant dans ma chambre, lorsque je suis rentrée. Il m’a expliqué qu’il ne pouvait pas partir, nous ne sommes après tout qu’un seul et même tout. Pour reprendre une expression très souvent employée à notre sujet : nous ne sommes que les deux faces d’une seule et même pièce.
Il s’est “fondu” dans ma bague.
J’ai plusieurs questions à ce sujet… La première étant : est-ce bien lui ? Cependant, la chaleur que sa présence dégage, les sentiments et émotions que sa présence me permet de retrouver ne me laissent que peu de doutes : il s’agit bien de lui. Il y a aussi un autre point qui ne me permet pas de véritable douter : je ne me sens plus… amputée d’une partie de moi. Je me sens à nouveau complète.
Je me demande aussi : est-ce dangereux pour lui de rester ? Sera-t-il là encore demain ?
Mes capacités seront-elles modifiées par le fait qu’il se soit fondu dans ma bague ? Je testerai demain, s’il est encore là.