Lycéenne / Magical girl ~Ame no ukihashi no ue no mahō shōjo~ [ 5/5 joueurs ]

Gojo, le 05 avril 1988

Bonjour, mon très cher frère ! Enfin la rentrée, la vraie ! Du moins, celle où on voit les cours. Bien entendu, je ne peux toujours pas aller seule au lycée. Je me fais donc amenée en avance, ça limite les curieux…
J’ai proposé à Mifune-san et Zukibayashi-san d’aller à la bibliothèque samedi, faire quelques recherches. Elles ont accepté.
Sakuma-san était absente ce matin… elle n’est revenue que l’après-midi. J’espère que son absence n’était rien de grave !

J’ai aussi pu un peu commencer à “faire connaissance” avec mes camarades de classe. Il se trouve que nous avons deux élèves qui se distinguent tout particulièrement des autres par leur racisme impressionnant : Nanbu et Iga. Enfin, tu me connais… Ces choses ne m’atteignent pas le moindre du monde. Surtout venant de deux personnes qui semblent préférer changer de couleur de peau dès qu’un rayon UV se présente !

Nous avons du coup préféré manger sur le toit. J’avoue, je me demandais si nous n’aurions pas l’occasion de revoir l’élève disparue (le fantôme, Roromya-san), et puis… c’est plus calme. Et j’aime bien la vue qu’on y a.
Matsuo-san avait emmené un grand bento pour partager avec tout le monde. Il était vraiment superbe et délicieux. Ne lui répète pas, mais il était meilleur que celui de Ohno-dono ! Elle nous a dit que sa maman l’avait fait pour nous, mais j’ai un doute…
Nous avons pu discuter d’où nous venions… aucune n’est originaire de Gojo ! Matsuo-san vient de Yamagato, Zukibayashi-san d’Osaka et Shui-san… tu ne devineras jamais. Elle voyage beaucoup parce que ses parents sont consultants pour la société Nakayama ! Et non, je ne lui ai rien dit… Peut-être un jour. Mais vraiment, le monde est parfois petit.

Cet après-midi nous avons eu une matière délicate pour Shui-san : l’expression écrite. C’est vrai qu’elle n’est pas bilingue et a appris seulement il y a peu de temps. Je lui ai donc proposé de lui donner quelques leçons… Ohno-dono a accepté qu’elle vienne à la maison demain d’ailleurs. Elle paraissait même très enthousiaste.
J’ai d’ailleurs aussi eu la permission d’aller samedi à la bibliothèque et d’aller chercher les autres. Je leur demanderai demain si ça les intéresse.

Ah oui, il va aussi y avoir prochainement les élections des délégués. Akizuki et Kasekura nous ont abordé pour nous dire qu’elles souhaitaient se présenter. Personnellement, je n’y vois pas d’inconvénient. Elles ne sont pas fermées et semblent vraiment prendre à coeur la mission de délégué. J’espère ne pas avoir à me tromper !
L’avenir nous le dira…

Je te dirai demain comment se passeront les cours de Shui-san. Je projette avant tout de lui apprendre quelques leçons essentielles de survie en société, histoire qu’elle ne soit pas plus victime de réflexions et remarques désobligeantes.

A demain, Seifen… J’ai hâte de te raconter à nouveau.

Tahani


Gojo, le 06 avril 1988

Bonjour Seifen ! Tu vas rire, tu as un sacré succès dis-moi !
Comme convenu, Shui-chan est venue aujourd’hui après les cours pour étudier. Elle a vu la photo de toi… et m’a demandé de te présenter. Je lui ai répondu que ce serait un peu compliqué… Tu n’es pas d’accord ? Elle a compris un peu plus tard, lorsque je lui ai expliqué pourquoi il ne fallait pas planter ses baguettes dans le plat.

Mais je vais plutôt commencer la journée par le début, non ? Pour samedi déjà, Mifune-chan et Sakuma-chan sont d’accord pour que nous allions les chercher en voiture. Shui-chan a son scooter et Zuki-chan nous rejoindra sur place, tout comme Matsuo-chan qui préfère conduire. Ce qui nous arrange…

Pourquoi ? Et bien, samedi c’est l’anniversaire de Matsuo-chan ! Sa soeur m’a laissé un message dans mon casier pour me demander si je pouvais venir après la bibliothèque pour un anniversaire surprise, avec les autres filles.
Shui-chan est d’accord et m’a donné son numéro de téléphone pour le communiquer à Matsuo-san (Ayumi, la soeur de Matsuo-chan).
J’ai beaucoup appréhendé de ne pas avoir l’autorisation… mais Ohno-dono a accepté ! Je ne pensais pas que ce serait le cas : je sais qu’elle a très certainement reçu des consignes de nos parents.
Demain je demanderai discrètement aux autres. Et il va falloir que je réfléchisse à un cadeau… Je vais peut-être attendre vendredi. J’en saurai peut-être un peu plus sur ses goûts pour choisir !

Sinon, que s’est-il passé d’autre aujourd’hui ? Nous avons cessé de nous adresser les unes les autres par “san” et de façon formelle… Je suis moi-même étonnée d’ailleurs de la rapidité avec laquelle j’ai demandé et proposé que nous laissions tomber cette distance. L’enthousiasme du Japon peut-être ? Ou de ne pas m’être isolée autant que je ne l’avais pensé au départ ?

Nous avons aussi un nouveau nom… en cours d’Anglais. Je devrai donc répondre au nom d’Elizabeth durant ces heures. Vraiment… je ne crois pas avoir une tête à m’appeler Elizabeth, mais bon. Si ça fait plaisir au professeur !
Dans les professeurs quelque peu… atypiques, le professeur de physique. Il lance des craies sur les élèves dissipés. Au moins, ça a le mérite de fonctionner.

Et voilà sinon les nouvelles du jour, concernant notre enquête… Zukibayashi-chan a eu des infos d’une de ses “vieilles connaissances” qu’elle ne préfère pas nous faire rencontrer. De ce qu’elle a appris, Roromya-san est passée par-dessus la rambarde du toit, pour une raison inconnue… Qu’importe la façon dont les choses se sont passées, que ce soit un accident, un suicide ou une volonté délibérée de lui nuire définitivement, c’est triste… Et si quelqu’un est en cause, j’espère bien que cette personne répondra de ses actes !

Mais je ne vais pas continuer sur le sujet, tu sais que ce que je pense de l’injustice et de la noirceur que peut parfois avoir l’être humain… Si Ammout existe, comme le croyaient une partie de nos ancêtre, puisse-t-elle dévorer leur âme !

A très bientôt, Seifen. Je risque d’avoir bien des choses à te raconter cette semaine !
Tu me manques terriblement, tu sais…

Tahani


Gojo, le 07 avril 1988

Bonjour Seifen !
Aujourd’hui, rien de bien particulier en ce qui concerne l’école. Nous avons fait la connaissance du professeur de vocabulaire… avec une interro surprise dès le premier cours. Et je dois admettre qu’elle était loin d’être simple ! Nous verrons bien ce qu’il en résultera. Je ne vais pas me tracasser pour ça. Le passé, hélas, ne peut être changé.

J’ai fait la connaissance des salles d’arcade aujourd’hui. Tout a commencé à midi, lorsque Matsuo-san nous a dit que sa jeune soeur se trouvait dans la classe d’à côté. Oui, celle qui souhaite organiser son anniversaire surprise.
Et de là… Shuei a gaffé et démoralisé Matsuo-san. Pour lui remonter le moral, il a été décidé de sortir boire un coup à la salle d’arcade. Yamamoto-san a été compréhensif, d’autant plus qu’il pouvait rester non loin avec la voiture, et nous avons pu nous y rendre. Il y avait un jeu de “tape-taupe”, j’en ai donc fait une partie avec les autres.

Demain, nous avons prévu de discuter du cadeau pour Matsuo-san samedi, après la journée de découverte des clubs. Il va falloir faire attention à ce qu’elle veut faire… Pour le moment, nous nous connaissons assez peu, ça ne sera pas évident.

A demain, Seifen. J’aurai sûrement plus à raconter !
Même si j’aurais vraiment préféré que tu vives ça avec moi.

Tahani


Gojo, le 08 avril 1988

Bonjour Seifen.
La journée a vraiment été bien remplie ! La journée de visite des clubs prend vraiment du temps. Surtout avec les démonstrations !
Je vais essayer de te raconter les choses dans l’ordre dans lesquelles nous les avons faites. Tout d’abord, nous avons visité le club de musique, situé dans une salle un peu éloignée des autres. Ils y présentaient les instruments traditionnels… pour un utilisation quelque peu modernisée. Il y avait une sorte de harpe plutôt agréable et sympathique, le koto. Zuki, Sakuma et Matsuo se sont plutôt essayées au tambour… Et il semblerait que le club intéresse finalement Matsuo d’ailleurs ! Mais non, nous n’allons pas lui offrir un tambour.

Ensuite, nous avons été voir le spectacle du club de Judo. C’était autour de la légende d’Izanagi et Izanami. Tu te souviens de cette histoire ? Izanami et Izanagi sont amoureux. Izanami meurt en donnant naissance au dieu du feu… Izanagi, le dieu de la vie, va donc aux enfers pour la retrouver et la ramener. Mais, il se retourne en rompant la promesse et elle ne peut donc plus revenir. Furieuse, Izanami a alors commencé le cycle de la mort sur Terre… Et bien sûr, le combat entre Izanagi et Izanami était du judo.
Certes, le jeu d’acteur n’était pas le mieux, mais j’ai trouvé l’idée de la mise en scène plutôt bonne.

A la demande de Mifune-san, nous sommes allées au club de mode… Ou du moins, devant la porte. Comme je m’y attendais, il y avait les filles bronzées de notre classe, les “kogaru”. Et il y avait avec elle un autre groupe, mais pas de filles brûlées, les “bimbos” dirons-nous. Et il régnait une tension certaine sur place…
Tension devenue quelque peu explosive lorsque, en repartant, Zukibayashi-san a remis de l’huile sur le feu !

Nous avons donc décidé d’aller voir le tir à l’arc. Ce club m’intéressait quelque peu. Mais… j’y renonce. L’étudiant chargé de l’accueil, Kurushia de la 3e A (oui, c’était facile d’avoir l’information), était certes passionné… Mais il y avait beaucoup trop de personnes plus passionnées par lui que par le tir à l’arc. Je n’ai pas envie de me retrouver dans un club ou des groupies se pavanent pendant que nous pratiquons.

Concernant le club de chant, ça a été très simple de voir l’animation prévue : un concert au lycée, plein de fan hystériques et auquel a très certainement assisté tout le lycée. Je me suis demandée si la chanteuse n’était d’ailleurs pas une idole cachée.
En tous cas, j’ai bien vu que Matsuo-san a eu l’air de beaucoup aimé la musique !

Après le chant, le théâtre… Nous sommes arrivées un peu en avance, pour voir les gens s’affairer à tout installer. Ils avaient mis en scène un conte traditionnel. C’était plutôt sympathique. Mais non, je n’irai pas.

Nous avons par la suite été voir le club d’art du thé et en même temps d’Ikebana. Ils partagent la même pièce en harmonie (ce qui est complètement l’inverse pour le club de Go et de Shogi, j’y reviendrai !). Nous avons pu assister à une démonstration d’arrangement floral et ensuite à des explications concernant les bases de la cérémonie du thé. Et là… ce fut le drame. Enfin, pour Shui-san. La pauvre n’arrivait déjà pas à rester en seiza et n’arrêtait pas de s’asseoir et bouger les pieds. Puis, elle a finit par ne plus tenir et s’est endormie. J’ai donc remercié poliment les personnes et l’ai ramenée à côté pour que les autres filles puissent terminer.
En tous cas, une chose est sûre : le thé était aussi atroce que dans mes souvenirs !

Ensuite, nous sommes passées au club d’astronomie. Celui-ci m’intéressait et m’intéresse toujours… je m’y suis inscrite. J’étais curieuse de voir comment ils allaient présenter leur activité. Il y avait donc un gros rideau noir lourd pour garder la salle dans le noir et une projection de constellations. Bien sûr, le club pratique son activité le soir, sur le toit du lycée !

Je me demandais aussi ce qu’était le club d’énigmes… et je sais que non, il ne m’intéresse pas. Lorsque nous sommes entrées, nous avons été invitées à discuter d’énigmes. Leurs énigmes n’étant finalement pas ce que, personnellement, j’entendrais comme véritable Enigme… Visiblement, pour celles qui n’ont pas encore de réelle réponse, il faut aller voir le club de symbologie.

Avant le club de symbologie, nous avons été au club d’astrologie. Une élève, qui ressemblait vraiment à une diseuse de bonne aventure, a proposé un bilan astrologique. Sakuma-san, Zukibayashi-san et Matsuo-san se sont prêtées au jeu. Et au final, Matsuo-san a finit plutôt déprimée. Enfin, tout de même, il faudrait éviter de déprimer pour si peu… Je crois assez peu à l’astrologie !

Et pour finir dans les clubs… spéciaux dirons-nous, le club de symbologie. Pour te donner une image, l’élève qui nous a accueillies, c’est un complotiste qui souhaitait faire un point avec nous sur le “projet rainbow”. Mais ça peut être utile des personnes comme ça pour enquêter sur des phénomènes étranges, non ? Je l’ai donc lancé sur les “mystères de l’école” avec dans l’idée qu’il puisse obtenir des informations sur le fantôme de Roromya-san. Nous avons en plus le droit de passer lorsque nous le voulons… C’est toujours bon à se rappeler.

Club suivant visité, le club de manga. C’est une élève costumée en, d’après ce que j’ai compris, personnage de manga aux cheveux violets qui accueillait les gens. Le club fait du cosplay (ils se costument selon des personnages), lisent des mangas et participent au fanzine de l’école. C’est ce dernier point qui m’a convaincue de m’inscrire. Ils recherchent des scénaristes, j’espère donc pouvoir essayer d’amener un peu de culture égyptienne… Être trop fermé n’est pas non plus vraiment bon pour le Japon. Et il faut bien commencer quelque part.

Ensuite, place au kendo… avec une situation inhabituelle : Matsuo-san a une soeur championne de kendo et les membres voulaient donc la recruter elle. Nous avons eu vraiment beaucoup de mal à sortir de ce club et tenter de faire comprendre que… ce n’est pas sa soeur. Chacun doit trouver sa voie, et si elle ne veut pas il ne faut pas non plus la forcer.

Nous nous sommes donc à nouveau réfugiées à l’intérieur pour voir le club d’art. Tu as donc un nouveau concurrent en plus de certains professeurs dans le coeur de Shui, Seifen ! Il s’agit d’un 3e année du club qui a proposé à Shui de poser pour lui… Je crois que tout le monde a compris ce qu’il voulait, sauf elle. Du coup, nous allons essayer d’éviter ce club, enfin pour elle.

Après ce club, nous sommes repassées devant celui de mode. Entre-temps, la situation avait encore empirée ! Direction ensuite deux autres clubs situés dans la même pièce mais sans grande harmonie (l’ambiance étant plus du style de celui de la mode) : le club de go et de shogi. Et j’avoue qu’être noyée sous l’arrivée de deux personnes en même temps qui expliquent que leur jeu est mieux en tentant de parler plus fort que l’autre ne donne pas envie. Nous avons tout de même cédé aux initiations et commencé par le shogi, jeu pour lequel Sakuma-san semble plutôt douée !
Le Go en revanche est beaucoup plus compliqué… même si la soeur de Matsuo-san était en train de gagner facilement une partie contre un des membres. Elle semble être très douée dans le domaine intellectuel.

Le club de lecture visité ensuite était silencieux. Vraiment très silencieux. Avec… uniquement de la littérature traditionnelle classique. Non, je ne rejoindrai pas ce club, Seifen, j’en suis désolée.

Et pour les derniers clubs, je vais regrouper. Je n’ai rien de plus à dire : c’était de l'initiation. Il s’agit des clubs de volley, d’athlétisme et de lacrosse. Je n’ai pas vraiment envie de pratiquer ces sports-là…

Et une fois que nous avons tout visité, la journée s’est terminée. Matsuo-san est rentrée chez elle et nous en avons profité pour discuter de son anniversaire de demain et de ce que nous allions lui acheter.
Comme elle s’est aussi inscrite au club de manga mais m’a dit ne pas en connaître, nous allons lui prendre la collection des volumes de Saint Seiya actuellement sortis. Il paraît que c’est un manga très populaire auprès des jeunes filles de notre âge !
Ensuite, nous avons décidé de lui offrir un livre pour apprendre à dessiner et deux CDs d’une idole dans le style de musique qu’elle a semblé bien aimé, et Shui-san a proposé de demander à ses parents de lui ramener de l’entreprise Nakayama un baladeur CD.
Matsuo-san a aussi un cadeau à lui proposer : une journée dans un onsen privatif. J’aimerais y aller, mais… ce n’est pas si simple, n’est-ce pas ?
J’ai aussi profité de la discussion pour glisser à Shui-san de ne pas oublier le cadeau pour la maîtresse de maison...

Voilà donc, cette journée bien remplie. Demain, nous irons donc enquêter sur la mort de Roromya-san et fêter l’anniversaire de Matsuo-san. Du coup, je ne sais ap ssi je pourrai t’écrire demain soir, mais je te raconterai tout dimanche.
A bientôt, Seifen.

Tahani

Gojo, le 09 avril 1988

Bonjour Seifen !
Je t’écris rapidement quelques mots, avant de partir pour la bibliothèque.
J’ai été acheter ce matin les mangas pour Matsuo-san et une composition florale pour sa mère.
Tu te souviens peut-être de la fille costumée d’hier ? En regardant rapidement ce qu’était “Saint Seyia”, j’ai constaté qu’elle était costumée en “Saori” ou “Athéna”. Je n’ai pas bien compris… Il faudrait que je lise pour ça et je n’ai guère le temps. Un jour peut-être…
J’ai essayé de faire un papier cadeau aussi. Et bien, ce n’est toujours pas évident d’en faire un beau. C’est ennuyeux au Japon, le papier fait parti du cadeau et puis… Ce n’est pas pour toi, donc Matsuo-san risquerait de se vexer. Du coup, je me suis faite aider par Ohno-dono.

Sinon, mes affaires sont prêtes. J’ai bien fait attention, rien ne sortira de mon pyjama. Je sais que tu trouves très certainement que c’est stupide, mais je n’aime pas les questions.

Je te dirai comment ça s’est passé.
A demain, men très cher frère.

Tahani


Gojo, le 10 avril 1988

Bonjour Seifen !
Nous avons du nouveau concernant l’histoire de Roromya-san ! Et j’espère que nous en trouverons plus tout à l’heure.
Je t’explique. Tout a commencé à la bibliothèque. Nous avons recherché les archives… Enfin, nous avons commencé à se répartir les archives et Sakuma-san a demandé à la bibliothécaire (très sympathique d’ailleurs, et pas du tout tournée vers les nouvelles technologies) les archives du 14/02/1986. Effectivement, c’était le bon jour, le jour de la mort de Roromya-san… Au départ, il n’y avait pas grand-chose. Nous avons donc profité pour faire le tour de la bibliothèque et discuter. La bibliothécaire se souvenait très bien de la personne qui était souvent avec Roromya-san, une personne du nom de Murabashi Aya et qui travaille maintenant au centre commercial en vendant des donuts.
Nous sommes allées la voir bien sûr…
Mais, avant, pendant que nous discutions, Zukibayashi-san a trouvé un article et une photo dans le journal du 14/03/1986.
Nous avons donc eu comme information que :
Roromya-san avait 16 ans et était là depuis moins d’un an
elle se serait renfermée depuis quelques temps
elle se serait suicidée suite à une relation amoureuse apparemment compliquée et surtout secrète
La photo me chiffonne… Il y a quelque chose et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Mis à part le fait qu’elle ne semble pas aller bien et qu’elle n’a pas dû être prise longtemps avant sa mort. Oui, j’en ai fait faire une photocopie. Je finirai bien par trouver !

En parlant de photocopie, je me demande comment je fais pour l’autorisation parentale pour la bibliothèque. Tu crois que je l’envoie avec une carte postale à maman ou je demande à Eirin-san ?

Sinon, pour en revenir à notre histoire de fantôme…
Nous avons trouvé le Mister Donuts qui nous intéressait avec surtout la personne qui nous intéressait.
Bon, l’approche première de demander des informations sur le lycée à Aya-san était bonne… Par contre la gaffe de Mifune-san qui a sorti la photo, suivie des pieds dans le plat assumé de Sakuma-san qui a de suite abordé les questions de rumeur de fantômes était… imprévue. Et je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un se comporte de façon aussi… indélicate. Il faudra que je retourne acheter d’autres donuts, déjà parce qu’ils sont bons, ensuite pour m’enquérir de comment s’est remise Aya-san.
Sinon, voilà les nouvelles informations : Aya-san a pris elle-même la photo qu’on avait, aux formations de Shibasaki où Roromya-san aimait se rendre. Et elle était sûre qu’elle était avec quelqu’un, même si Roromya-san n’a jamais voulu lui dire qui.
Conclusion : nous irons tout à l’heure aux formations rocheuses !

Autrement, pour la soirée pyjama d’anniversaire…
Et bien, je peux déjà te dire que Matsuo-san n’est en réalité pas ce qu’elle donne l’impression d’être ! Déjà, elle est championne régionale de Kendo. Ensuite, elle n’est en réalité pas timide du tout (et elle ne porte pas de lunettes)… elle veut changer de style et elle a donc choisi le style “timide à lunettes”. Pour te donner une idée, elle a même projeté Zukibayashi-san en arrivant, sans savoir que c’était elle. Juste parce qu’elle était cachée…
Autre point que tu aimerais savoir, la nourriture était excellente. La mère de Matsuo-san est chef cuisine et vise une nouvelle étoile. Elle est d’ailleurs partie assez rapidement.
Le père de Matsuo-san est médecin-ostéopathe. Et elle a deux soeurs. La plus jeune qui m’a contactée et que tu connais déjà, et une autre, celle qui est aussi championne de kendo.
Après le repas, la soirée pyjama a commencé… et a surtout duré dans le dojo.
Mifune-san nous a demandé de l’aide pour créer une robe de demoiselle d’honneur pour un concours. J’avoue, je n’ai pas vraiment d’exemples vraiment japonais à lui donner… Ni trop occidental non plus. Mais je lui ai proposé de demander de l’aide à Ohno-dono. Au moins pour la couture.
Zukibayashi-san nous a demandé si nous étions libre pour le golden week, le 04 mai. Elle a une invitation dans un onsen privatisé. J’ai demandé la permission… rien n’est sûr pour le moment. Sérieusement, je suis vraiment en cage…
Enfin bon, pour en revenir à la soirée, autre nouvelle, l’idole dont on a offert les CD à Matsuo-san, Kyutu Katsu, est la soeur jumelle de Zukibayashi-san. Il paraît que c’est rare les jumeaux. Comme quoi… il en faut pas se fier aux statistiques, n’est-ce pas ?

Dans la soirée nous avons fait une partie de “action ou vérité”. Nous avons donc appris que le grand-père de Zukibayashi-san tient un temple en ville. J’y ferai un tour un jour.
Sakuma-san est amoureuse de Steeve Jobs, l’américain qui a fondé Apple et a “démissionné” il y a un peu moins de 3 ans. Il a d’ailleurs fondé une nouvelle entreprise, NeXT et eu quelques problèmes avec Apple… Sa nouvelle entreprise a quelques début difficiles. Je sais qu’ils ont Canon en financeur mais que ce n’est pas la joie. Nous verrons bien ce que va donner son prochain ordinateur… A voir aussi ce que va devenir Apple.
Sinon, revenons à la soirée. La seule qui a eu peur de choisir vérité est Mifune-san. Je lui ai fait invoquer Hanako-san en action, et apparemment ça lui a fait peur. Elle a l’air d’être vraiment peureuse tout de même… voir trop. Vraiment. Si un jour elles viennent à la maison, à Al Qahirah, il faudra que je pense à ne jamais lui faire visiter un tombeau.
Dans la nuit, Matsuo-san et Zukibayashi-san ont d’ailleurs du coup voulu lui faire une blague en secouant une télé avec un drap. Apparemment ça a fonctionné.

Voilà ce qui s’est passé jusque là. Ah oui, Matsuo-san a faussé compagnie ce matin pour aller à un rendez-vous. Shui-san voulait absolument savoir où et avec qui… j’espère surtout qu’elle aura le temps de se changer pour aller balader.
Je vais d’ailleurs te laisser, Seifen. C’est bientôt l’heure et nous avons du monde à récupérer. Je te raconte la suite ce soir !

Tahani


Gojo, le 10 avril 1988

Re-bonjour Seifen. Ca y est, la question du fantôme est en partie réglée.
Nous nous sommes rendus à Shibasaki, l’endroit de la photo dont je t’ai parlé ce matin. On se baladait en faisant un peu attention aux environs, quand Yamamoto-san a “disparu”. Inutile de dire à quel point c’est anormal… Et oui, ça l’était. On a fait quelques pas en arrière et on a vu Roromya-san au loin qui demandait à “Kei-kun” de ne pas les abandonner (oui, “ne nous abandonne pas”). Demande suivie d’un cri qui ressemblait à celui d’un bébé. Roromya-san est alors tombée à genoux en se tenant le ventre et s’est mise à pleurer en nous demandant “aidez-le” quand j’ai avancé vers elle.

On a un peu regardé sur place et on a ressorti la photo. Tu vois ce qui me semblait bizarre maintenant ? Oui, sur la photo on peut remarquer en faisant très attention qu’elle a un petit ventre de femme enceinte.
Et pendant qu’on regardait ça, Mifune-san a commencé à entendre Roromya-san lui dire qu’elle voulait partir et s’est sentie mal. Comme j’espérais pouvoir en savoir plus si Roromya était encore là, et que plus ça allait, plus Mifune-san se sentait mal, j’ai demandé à Yamamoto-san de la ramener à la voiture.
Du coup, j’ai posé des questions à Roromya-san que j’ai fini par entendre sangloter et me dire qu’il fallait aider l’enfant en elle. Et me confirmer qu’elle avait bien sauté toute seule : Kei les avait abandonnés tous les deux.
J’avoue, ma compétence en matière de “donner la paix à un fantôme” s’arrête au Livre des Morts et autres cérémonies qui lui sont liées. Je sais, tu vas encore me dire que j’ai beaucoup trop été étudier les tombeaux de nos ancêtres et trop été passer de temps avec les archéologues. Mais je dis que si, quelque part, ça ne fonctionnait pas un minimum, on aurait beaucoup plus de momies revenantes. Et oui, une est plus que zéro. Et par ailleurs, je te rappelle que l’expédition d’Howard Carter a eu quelques soucis…

Bon, du coup, en matière d’exorcisme japonais, je ne m’y connais pas. Et apparemment les autres filles non plus (même si, d’après son grand-père, Zukibayashi-san aurait du…). Nous avons donc été au temple où vit Zukibayashi-san.
Et, si je dois en dire quelque chose… il est bien. Très bien même. Depuis que je suis arrivée au Japon, j’en ai vu plusieurs et c’est le premier dans lequel j’arrive à me sentir mieux. Ce qui est un exploit, je dois dire… Je vais donc y retourner. Tu n’y vois pas d’inconvénient j’espère ?

Le grand-père de Zukibayashi-san est plutôt sympathique je trouve. Il était étonné que sa petite-fille ramène des copines (ou en ait même…) et est devenu très sérieux lorsque je lui ai raconté le problème, aidée de Matsuo-san.
Bon, en fait la solution était simple : il fallait faire un autel dans un endroit important, pour l’enfant.
J’ai donc convaincu Yamamoto-san de nous ramener sur place (il semblait très heureux que nous ayons accepté de rendre service au temple). Nous avons monté l’autel, et… il y a eu un vent tourbillonnant un instant puis une forme d’une femme éthérée avec un bébé dans les bras. Elle avait l’air soulagée et nous a dit merci avant de disparaître. Au bilan, l’endroit est bien plus calme. Et il ne devrait plus y avoir d’apparition sur le toit du lycée non plus, on va pouvoir continuer d’y manger tranquillement.

Dans l’histoire il ne reste qu’une inconnue : qui est le père du bébé ? On s’est dit que sûrement si elle ne voulait pas en parler, ce devait être un adulte à qui ça aurait amené des problèmes, comme par exemple un professeur… Il y a un professeur qui s’appelle Kei au lycée : le professeur de sciences humaines. Mais on n’accuse pas les personnes sans preuve et je doute qu’on trouve un jour la clé de ce mystère. Je garderai quand même un oeil ouvert.

Sinon, il est tard, je vais éteindre… A bientôt, Seifen. Je t’aime vraiment et tu me manques.

Tahani

PS : si un jour tu avais envie de venir me rendre visite, sois plus explicite sur ce que tu veux, hein ?