Gojo, le 01 mai 1988
Bonjour Seifen !
Hier, la grand-mère de Mifune, Madame Saito, nous a invitées pour nous remercier de l’aide apportée à sa petite-fille pour la robe.
J’avais rendez-vous en début d’après-midi chez elle.
Nous sommes allées chercher Zukibayashi qui n’a plus de scooter : son grand-père est parti avec peu après notre dernière entrevue… Ce qui explique pourquoi je ne l’ai pas vu au temple hier matin.
Au sujet du rendez-vous, Madame Saito nous a offert des petits cadeaux. J’ai maintenant un joli nécessaire de calligraphie japonaise sur mon bureau… Elle a aussi pensé à Madame Ohno.
Pour l’anecdote, Sui-san a reçu un yukata et a expliqué ne pas savoir le mettre. Il va falloir que Mifune lui explique…
Autrement, la Golden Week continue de se remplir.
Madame Ohno vient de me dire que la mère de Shui, Jiang-Li, nous avait invitées à visiter le Mont Kongo et le musée Chichaya mardi. Elle a prévu que nous pique-niquions là-bas et aussi de nous y emmener tous. Bien entendu, Yamamoto sera aussi du voyage… Encore…
Je te raconterai aussi.
J’ai acheté une carte pour nos parents. Je leur écrirai demain…
Tahani
Gojo, le 03 mai 1988
Bonjour Seifen,
Comment raconter la journée… Ou plutôt, comment décrire Jiang-Li… Tu vois le mouvement “hippie” né aux Etats-Unis il y a une vingtaine d’années ? Voilà, tu as donc une personne agitée, bruyante, décomplexée aux couleurs très vives. Son véhicule aussi est à sa hauteur… un van orange avec le symbole “paix” du même mouvement.
Elle est très gentille, amusante aussi. Et elle aime beaucoup les tortues… Comme tu peux t’en douter, elle nous en a beaucoup parlé. Tu imagines la conversation sur cet animal en japonais ? Ca a beaucoup amusé Zukibayashi d’ailleurs…
Il me semble te l’avoir déjà dit, elle travaille pour l’entreprise Nakayama… Elle a un contrat de 2 ans et n’est pas contre un renouvellement si c’est pour un projet qui l’intéresse. Au besoin, j’irai voir les projets qu’ils ont actuellement… Dans l’immédiat, inutile de s’en occuper.
Comme je t’avais dit, Jiang-Li avait préparé le repas : des sandwichs à la rosette, au fromage… Le contraste avec le bento japonais habituel était sympathique. Ca m’a changé un peu !
Le reste de la visite était le château très typique du Japon servant de musée sur l’histoire du lieu, la faune et la flore… Il y avait aussi un point d’observation du soleil (oui, il y avait les filtres !).
Ca fait quand même du bien une journée en plein air…
Le désert me manque. La Vallée des Rois surtout aussi. J’aimerais y retourner… Mais en même temps, je pense que j’aurais toujours cette impression d’incomplet.
Tu me manques beaucoup trop, Seifen...
Tahani
PS : J’ai bien envoyé la carte hier pour nos parents ne t’inquiète pas.
Gojo, le 04 mai 1988
Bonjour Seifen…
Je ne pensais pas que j’aurais autant de choses à te raconter concernant notre sortie aux bains.
Tout d’abord, des nouvelles du personnel de maison : Yamamoto a eu un accident et est à l’hôpital. Tu connais Madame Ohno, c’est un mur. Tout ce que j’ai pu savoir c’est “il va bien” et “ne vous inquiétez pas”.
Et bizarrement, je ne suis pas que inquiète, je suis aussi irritée. Surtout que je soupçonne que ce soit lié à ce qui nous est arrivé… Et j’y viens justement.
Lorsque nous sommes reparties, en bus étant donné que Yamamoto est à l’hôpital, il s’est passé quelque chose d’étrange. Nous nous sommes assise et d’un coup, il y a eu de gros nuages noir et beaucoup de vent qui hurlait presque en un cri. Et non, ce n’était pas un typhon soudain… Il y a eu un gros bruit et le toit du bus s’est légèrement affaissé. Quelque chose s’est enfui et tout est redevenu au beau.
D’ailleurs, je soupçonne que l’origine du bruit sur le toit était un Lion-Fo, Kyu-yu. Tu comprendras plus tard, laisse-moi finir de te raconter.
Zukibayashi et Matsuo sont restées très silencieuses au retour et lorsque nous sommes arrivées au temple, Matsuo a expliqué que le chauffeur avait des yeux rouges, le visage noir et un grand sourire… Zukibayashi a complété en disant que c’était le signe d’une possession et que c’était parti au moment du bruit.
Mais au temple, j’ai aussi remarqué autre chose : le Lion-Fo à droite avait des larmes de sang… Les autres filles sont parties en courant devant (elles ont suivi Zukibayashi-san) et j’ai regardé si je voyais quelque chose mais rien. Et lorsque j’ai suivi et suis rentrée, j’ai senti comme un coup dans la poitrine.
Je pense que c’est là que le cauchemar a commencé… Ou lorsque nous sommes descendu du bus, sans que nous rendions compte.
Il manquait la sensation de bien-être que j’ai toujours étrangement senti dans ce temple.
Lorsque je suis arrivée, Zukibayashi fouillait partout et son grand-père a fini par rentrer. Il s’est garé devant la torii et à ce moment, juste derrière lui, une créature noire aux yeux rouges a surgi et lui a passé la main au travers du corps.
Le grand-père de Zukibayashi est parti en poussière…
La créature s’est mise à rire en nous souhaitant la bienvenue dans “un monde où il n’aura jamais pris place”.
Et là, le temple était à l’abandon, les Lion-Fo abîmés et le scooter en mauvais état. Le ciel était d’un noir de jais.
Zukibayashi et moi avons tenté de l’arrêter, mais quoique nous fassions, rien n’y faisait. Je lui ai lancé mon talisman au cas où, nous avons tenté de lui donner des coups, mais il restait là à rire avant de partir.
Nous avons aussi fouillé le temple, mais il n’y avait plus de trace du tout du grand-père, pas même sur les photos…
Nous avons pensé que nous étions peut-être dans un autre monde, un peu comme lorsque nous étions avec Hanako, mais différent.
Du coup, nous avons essayé des prières. D’abord les prières pour apaiser les morts et leur permettre de trouver la paix… Puis, j’avoue je suis passée à ce que je connais du Livre des Morts, avec ce que nous connaissons de l’égyptien antique. Puisque ce n’était pas la prière des vivants aux morts, j’ai tenté les paroles des morts adressées aux vivants qui sont inscrites sur les tombeaux, mais ça n’a pas eu plus d’effet.
J’ai tenté celle qui repousse Apophis et le Mal, celle qui permet à Râ d’illuminer le monde et à sa barque de continuer son voyage…
Et j’ai entendu une voix à la fois rassurante et paniquée me dire qu’elle arrivait.
Nous avons alors continué : Zukibayashi avec les protections japonaises, et moi avec les hiéroglyphes de protection.
La voix nous a alors dit de nous réveiller… Zukibayashi et moi avons réveillé les autres (une petite claque fonctionne très bien) avant de nous réveiller mutuellement.
Là, on était dans le temple. Le ciel était normal. Nous avons entendu un bruit de galop et dans la cour nous avons vu un Bakou, une créature liée aux rêves qui possède une trompe d’éléphant, des yeux de rhinocéros, des pattes de tigre et ue nqueue de boeuf (quand je pense aux commentaires des touristes face aux fresques des dieux et du Bâ... ).
Et là, un Lion-Fo en colère est arrivé pour défendre “son territoire” et s’est jeté sur le Bakou qui est parti en poussière.
Une fois ce problème réglé, le Lion-Fo s’est présenté comme étant Kyu-yu (la femelle des trois Lion-Fo), et nous a dit que nous étions les gardiennes de ce monde, et qu’elle avait besoin de nous pour retrouver Hogo (le Lion-Fo mâle) qui a disparu.
Effectivement, je te confirme que le temple a perdu quelque chose… on s’y sent toujours bien mais… un peu moins !
Pour cela, et avant de nous lancer à la recherche de Hogo, nous devons être accueillies en tant que Gardiennes à la Haute Plaine du Paradis en passant par le pont (celui du rêve que je t’ai raconté et que le grand-père a appelé “pont céleste flottant”).
Kyu-yu a passé après ça beaucoup de temps à consoler Mifune, Shui et Matsuo.
Ensuite, elle nous a posé sa patte derrière l’oreille “pour parler” et a disparu dans le tatouage de Zukibayashi.
Je reviens à ce que je te disais au début, concernant Yamamoto : il a eu un malaise et les médecins ne comprennent pas ce qui lui est arrivé.
Tu comprends mes soupçons ?
En y réfléchissant, si les explications de Kyu-yu sont exactes, et vu ce qui s’est passé, je ne les remets pas en doute, ça explique ce qui nous est arrivé depuis la rentrée : le fait que nous ayons pu voir et aider Roromya, le rêve étrange, le fait que nous aillons aussi pu parler et rassurer Hanako (alors que les deux idiotes qui l’avaient invoquées étaient en train de mourir).
Tu étais au courant de tout ça, Seifen ?
Sinon, les bains étaient sympathiques. C’était agréable.
Elles ne semblent pas avoir remarqué… Tant mieux.
Je t’aime, Seifen.
Tahani
Gojo, le 05 mai 1988
Bonjour Seifen,
Yamamoto est sorti de l’hôpital ce matin. Il m’a dit qu’il allait bien et s’était soudainement endormi pour se réveiller à l’hôpital.
La piste envisagée la veille se précise… malheureusement, je ne peux plus aller plus loin pour m’en assurer. J’espère que ça ne se reproduira pas.
En tous cas, il allait suffisamment bien pour m’amener au festival, alors que je comptais appeler un taxi.
Le festival était typiquement japonais : des stands de nourriture, de la pêche au poisson qui a beaucoup occupé Shui et sa mère, des masques… Et des personnes en habits traditionnels (même Shui avait mis le sien, à l’aide de Mifune, et Zukibayashi avait sorti ses vêtements de Miko)
Madame Ohno m’avait aussi sorti un yukata pour y aller… Heureusement, ce n’était pas le kimono ! Je n’ai pas vraiment l’habitude d’en mettre.
Nous avons croisé Matsuo qui avait préféré y aller avec son ami. J’ai acheté un appareil photo et l’ai confié à Zukibayashi… Elle les a suivi pendant le feu d’artifice et nous a assuré qu’elle avait pris une très belle photo. J’ai donné l’appareil à Madame Ohno pour le développement.
Ca t’aurait plus, ce festival… J’espère qu’un jour, peu importe où ou le monde, nous pourrons retourner dans l’un d’eux ensemble.
Tahani.
Gojo, le 06 mai 1988
Bonjour Seifen !
Retour en cours aujourd’hui et surtout… demain nous en saurons plus sur ce qu’est une Gardienne et ses devoirs. Nous avons rendez-vous avec Kyu-yu demain au temple.
Ah, et le grand-père de Zukibayashi est bien rentré hier soir.
Tahani
Gojo, le 07 mai 1988
Bonjour Seifen,
Il s’est passé pas mal de chose aujourd’hui, en l’espace de moins d’une minute au temple !
Comme je t’ai dit hier, nous avions rendez-vous là-bas. Zukibayashi a d’ailleurs eu l’idée de créer un jardin zen. Il n’est pas terminé… Ca fait plutôt dunes de sable pour le moment !
Enfin, pour en revenir à Kyu-yu et à la cérémonie d’intronisation. Kyu-yu a écrit “Esprit” dans le sable du futur jardin zen et un portail est apparu, donnant sur le pont cristallin du rêve… Au bout d’un moment, nous sommes arrivées à la grande plaine dont j’avais rêvé. On a continué dans la forêt, et étrangement il n’y avait pas d’animaux qui fuyaient, mais plutôt des animaux qui venaient voir par curiosité. Ca change !
J’ai demandé à Kyu-yu si les morts venaient dans le royaume des esprits… Après tout, c’est là que nous avions vu Roromya pour la dernière fois… Mais non. Les morts ne viennent pas. Elle a expliqué qu’il y trois mondes : le monde terrestre, le monde des esprits et le monde des morts. Les morts ne font que passer par le monde des esprits…
Et notre mission est de protéger le monde terrestre et le monde des esprits.
Nous avons fini par arriver à une petite clairière avec un petit village nommé Poochi, peuplé de créatures nommées “Guinou”... Elles ressemblent à des pingouins pelucheux. Forcément, Shui a voulu les gratouiller… D’abord Matsuo l’en a empêchée, mais dans le village nous avons aussi perdu Matsuo et Mifune… Je me suis retrouvée entourée de petits guinous qui ont voulu me faire des cadeaux. Je les ai rangés dans la chambre que j’utilise pour ranger des affaires. Et oui, j’ai offert quelque chose en retour… Je me suis d’ailleurs retrouvée entourée d’une nuée de petits guinous ensuite !
Tant bien que mal, nous sommes arrivés à un grand arbre soutenant une maison dans ses branches, demeure du chef du village (ils ont un système d’élections)... non, pas un guinou. Un coq qui porte une couronne, Monsieur Dori. Il nous a amené à ce qu’il a appelé “château”. Qui se trouve en réalité être un portail pour le château : un autel. Il a tracé un symbole que je ne connais pas et un miroir au travers duquel il fallait passer est apparu.
C’est là, que nous sommes véritablement arrivées au château… Un immense château avec une immense statue d’un homme en tenue japonaise tenant une lance à la main, et 5 symboles au-dessus de lui. Et autour de nous, des montagnes avec des arbre rosés…
Nous sommes rentrés, et là les épreuves ont commencé…
Tout d’abord, une énigme. Pour la première, il fallait aligner en vertical et en horizontal trois étoiles.
Une fois l’énigme résolue, nous sommes passées par une nouvelle porte avec un oiseau rouge gravé dessus.
Cette nouvelle salle était immense, avec des dalles… et beaucoup de trous au milieu. Des trous profonds avec quelque chose de pointu au bout. Et, forcément, le braséro s’est éteint pour nous plonger dans le noir.
Nous réfléchissions à comment passer étant donné ce que nous avions vu, et la voix de Kyu-yu nous a dit de nous concentrer… A ce moment, en me concentrant, j’ai fait du feu. Oui, du feu, avec rien. Juste ma volonté… Forcément, avec du feu, c’était plus pratique pour rallumer le braséro et avancer…
Et on a recommencé les énigmes (oui, on alternait énigme et pièce à pouvoir). La deuxième énigme était de colorier des cases pour faire apparaître un coeur.
La deuxième salle à pouvoir avait un dragon vert gravé sur sa porte. Dans la pièce il y avait un léger courant d’air et une esplanade avec une porte à une dizaine de mètres. Quelque chose était posé avec des cordes et Zukibayashi a fait apparaître un arc et une flèche pour trancher les cordes et le faire tomber.
Troisième énigme, il fallait relier des points avec cinq traits pour obtenir quatre figures de même forme et même proportions.
La nouvelle porte était gravée d’un kirin jaune. Là, le chemin faisait le tour de la pièce, en cercle. La porte de l’autre côté était fermée et au centre il y avait une balance en bronze flottant, avec un torii sur le plateau vers lequel l’équilibre penchait. Cette fois, c’est Mifune qui a fait apparaître quelque chose : un tas de terre, sur le plateau vide… Et la porte s’est ouverte.
Quatrième énigme, des pierres à poser. Il fallait remplir le plus possible d’emplacement sans rectangle ou carré.
Quatrième porte, une tortue noire. Devine qui a réussi à développer une capacité ? Nous sommes rentrées dans un lagon avec un sol vitré sous nos pieds.Il y avait des animaux dans l’eau, sous nous et plus loin, une entrée de caverne avec une porte rouillée et une serrure. Dans l’eau, il y avait une clé… Shui a alors tenté de nager sur le verre… avant de demander à un crabe de lui ramener la clé (c’est tout de même nettement plus efficace !)
La porte rouillée nous a amené à la dernière énigme : un circuit dans lequel il fallait apporter la lumière de la façon la plus économique possible.
La porte de la dernière salle à pouvoir avec un tigre blanc de gravé. Où nous sommes arrivées, il y avait un arbre immense au centre d’une pièce dallée en marbre blanc dont on ne voyait pas le plafond. L’arbre avait le tronc noir et ses racines parcouraient le dallage sans le casser.
Matsuo a alors soigné l’arbre qui a repris de la vie.
La porte s’est alors ouverte sur un tout nouveau paysage…
Il y avait les créatures représentées sur les portes dans les nuages. Ils ne faisaient que passer en nous regardant avec bienveillance…
Au loin, nous avons vu un coffre que Mifune a voulu ouvrir…
Ce n’était pas un coffre mais un “monstre-coffre”.
Nous l’avons combattu. C’est étrange, ces capacités nouvelles qui se sont réveillées en moi me semblent… “naturelles”. Comme si au fond, je savais quoi faire pour les utiliser ! J’en ressens plusieurs :
- la Bénédiction de Nephtys qui me permet de ne plus être blessée par le feu
- le Jugement de Maât, une plume de feu qui vient brûler mon ennemi
- les Ailes de Nekhbet qui nous protègent contre les Ténèbres
- les Rayons de Rê incendiant tous ceux qui se trouvent sur leur chemin
- le Souffle d’Isis me permettant de soigner les blessures
Mais… il y a une restriction. Là, pendant que je t’écris, je ne peux rien utiliser. Pour pouvoir y accéder, je dois être “transformée”. Si nous nous revoyons un jour, je te montrerai, grand frère…
Après cette épreuve, un petit coffre est apparu. Je l’ai ouvert et nous nous sommes retrouvées sur la place du village de Poochi.
Les guinous applaudissaient et Monsieur Dori nous demandait de nous montrer.
Je n’ai pas compris tout de suite de quoi il parlait…
Chacune d’entre nous a maintenant un anneau avec une gemme à un de ses doigts. La mienne est rouge, et tu imagines où elle est. Kyu-yu nous a dit de nous concentrer dessus et… je me suis transformée. Nous nous sommes toutes transformées.
Sous cette forme, il n’y a plus rien… Et je suis un peu différente. Tu rirais bien si tu me voyais comme ça ! Mifune, Matsuo et Shui ont paru un peu gênées, parce que la tenue est très… ouverte. Disons qu’elle ressemble à un maillot une pièce ouvert et une traînée sur l’arrière du vêtement et les côtés. J’ai des plumes rouges aux oreilles aussi, des grandes cuissardes, des manchons et des bijoux. Le tout dans les tons de rouge et dorés. Et des cheveux plus longs que Thema ne pourrait rêver…
Kyu-yu nous a alors amenées chez Monsieur Dori et nous a expliqué que nous avions une gemme dans la bague. Une gemme qui est notre âme… Sur ma gemme rouge, il y a un phénix. La bague est le moyen d’exprimer notre être et grâce à la gemme nous pouvons matérialiser un entre-monde entre le monde terrestre et celui des esprits.
Je dois t’avouer, grand frère… je ne suis pas très à l’aise de penser que mon âme se trouve dans la bague que je porte au doigt. Est-ce que, si je perds ma bague, je deviens une coquille vide ? Lorsque je mourrai, mon âme restera dans ce monde sous la forme de cette bague ou disparaîtra-t-elle avec moi ?
J’ai beaucoup de questions…
Mais, tu sais, même si nous avons vécu tout ça dans les 30 secondes que nous avons passées là-bas. Même si maintenant je suis “différente” (même si d’après Kyu-yu nous sommes nées comme ça, nous avons juste maintenant exprimé ce que nous sommes)... Rien ne change pour nous. Je me sens toujours… incomplète. J’aurais aimé que tu sois là, avec moi. Un tout ne devrait jamais être brisé en deux moitiés…
J’ai vraiment besoin de toi, Seifen.
Tahani