Jour 14 du voyage dans le monde des esprits - sur le chemin de la capitale
Comme prévu, nous n’avons pas bien dormi cette nuit…
Nous sommes bientôt arrivées : nous pouvons voir au loin les murailles de la capitale avec ses bâtiments de style européen.
Aujourd’hui, Kyuyu a fait courir Mifune et Matsuo pendant le trajet. Elle souhaitait leur faire penser à autre chose… De nous toutes, Matsuo a le plus de mal à surmonter les récents événements, ce qui m’inquiète.
Pour ma part… Mifune est là, bien vivante, avec nous. C’est une chance que je ne veux pas perdre. Tout le monde ne peut pas revenir…
Shui de son côté semble égale à elle-même. Elle a même tenté de courir en crabe. Inutile de préciser que ça n’a pas fonctionné bien longtemps avant qu’elle ne soit plus capable de faire un pas !
Et, il y a quelques minutes, elle est venue me demander pourquoi j’ai des cicatrices alors que nous nous lavions dans la rivière.
L’avantage, c’est qu’elle pose tout haut les questions que d’autres se posent tout bas.
Nous venons aussi d’essayer de faire quelques tests. Nous voulions tester si Mifune pouvait toujours entendre Komoku sans sa bague.
Cependant, la gardienne a, une fois n’est pas coutume, montré sa profonde inutilité. Actuellement, elle boude puisque nous avons pointé son manque de connaissance.
Jour 15 du voyage dans le monde des esprits - capitale du monde des Esprits
Enfin, nous sommes arrivées !
Cependant, j’avais raison de m’inquiéter pour Matsuo : elle ne parvient plus à se transformer et sa bague est même devenue grise.
Concernant la capitale… Des guinous gardent la porte et une haie d’honneur nous a accueillies. J’y ai reconnu des humains (qui n’en sont sûrement pas) et des guinous… Je n’ai pas vraiment eu le temps de me pencher sur les autres esprits !
Lorsque nous sommes arrivées au pont-levis du château fort, juste après être passés par des cerisiers en fleur, nous avons été accueillies par Sepe, une serpent avec deux bras et deux pattes, qui se trouve être la maire de la ville.
Nous avons été amenée à des chambres (nous en avons chacun une) et j’ai pu constater que leur garde-robe était adaptée à chacune d’entre nous.
Je dois aussi admettre que ça fait du bien de prendre une douche…
Nous sommes attendues par Sepe et Inari en salle de réunion, je reviendrai plus tard au besoin.
Jour 15 du voyage dans le monde des esprits - capitale du monde des Esprits - suite
Nous avons échangé avec Inari sur deux points : tout d’abord, elle a fait le nécessaire pour que nous puissions nous entraîner, comme nous le lui avions demandé.
Ensuite, elle nous a demandé un service : surveiller un kitsune du nom de Baku qui est en réalité son beau-fils.
Pour reprendre l’histoire, une des filles d’Inari a épousé Baku et ils ont eu 5 filles. Or, il y a quelques temps, la fille d’Inari est morte “de maladie”, très rapidement. Inari n’a jamais su de quelle maladie et depuis, elle ne parvient plus à avoir de nouvelles de ses petites filles.
Ce que nous savons de Baku c’est qu’il est un commerçant important et qu’il a souhaité notre présence pour attirer plus d’attention encore. Après tout, nous sommes l’attraction locale actuelle… Il est aussi très paranoïaque : aucune arme n’est permise et nous ne devons pas nous transformer, ça donnerait l’alerte.
Maintenant nous nous reposons un peu avant les cours de danse et le bal.
J’espère que nous n’aurons pas de mauvaise nouvelle à ramener à Inari… après tout, la capitale n’est pas sûre de ce que nous savons.
Jour 16 du voyage dans le monde des esprits - capitale du monde des Esprits
Je pense que nous sommes bien au 16e jour… je n’ai pas regardé l’heure. Je suis épuisée, je vais tenter de faire vite pour ne rien oublier et au plus précis.
Nous nous sommes bien rendues au bal toutes les cinq. Pour l’occasion, nous avons chacune choisi une toilette et une coiffure qui fasse honneur au rang de “gardienne”, et pour nous mêler à “l’aristocratie” locale, ainsi qu’un maque.
La demeure était une grande maison de trois étages et il y avait une centaine d’invités. Apparemment la mode est au style européen si j’en crois ce que j’y ai vu et la plupart avaient un masque intégral.
A l’entrée, ceux qui n’avaient pas d’invitation se faisaient rejeter sans amabilité et nous avons aussi été fouillées.
Dans la première salle, il y avait deux buffets : un buffet salé contre un mur et une montagne de gâteaux à l’entrée.
Plus loin, il y avait une grande salle où se pressait la foule avec, au fond un double escalier en marbre et, au centre, un immense sablier.
Dans l’assemblée, ne se trouvaient que des kitsune sous forme humaine, ainsi que cinq filles portant la même tenue : les cinq filles de Baku qui portait pour l’occasion un masque de tigre blanc.
La fête était en l’honneur de l’anniversaire d’une de ses filles et il a lancé un grand jeu : nous avions tous jusqu’à minuit pour trouver qui est qui de ses filles dont voici les noms (de la plus âgée à la plus jeune) :
- Izuki dont c’était l’anniversaire
- Michiko
- Akiyo
- Masaya
- Fujiko
Pour trouver, le seul indice était la broche différente qu’elles portaient toutes les cinq, en forme de fleur… Il y avait :
- la pivoine
- l’iris
- la glycine
- le cerisier
- le chrysanthème
Baku est rapidement venu nous voir (ou du moins, il a d’abord été voir Shui).
Shui, qui ne le quittait déjà pas des yeux, a bruyamment accepté la danse qu’il lui proposait.
Au moins, entre ça et sa façon de marcher d’une façon…. “aérienne et coulée en même temps”, elle nous a servi de diversion !
De son côté, Zukibayashi ayant opté un un grand décolleté, elle en a profité pour attirer aussi une partie de l’attention.
J’ai aussi beaucoup discuté et Mifune et Matsuo en ont profité pour fureter dans les parties autorisées de la maison.
Mifune a été trouvé par un des kitsune présent ayant un masque de loup, qui a souhaité nous voir. Il était opposé à Baku et s’inquiétait pour une de ses filles dont il est très proche.
Pendant que Zukibayashi et Shui restaient en diversion, nous sommes allées le voir.
Le kitsune s’appelle Kiriu. Il a une relation avec Michiko (avec la broche en forme de chrysanthème) et nous a appris que, depuis la mort de leur mère, aucune des cinq filles n’a pu sortir : elles sont “cantonnées” dedans et n’ont plus l’autorisation de sortir.
Il ne savait pas ce qui était arrivé à leur mère et nous a expliqué aussi que Baku était très élitiste. Il n’approuvait pas non plus la relation entre Michiko et lui, pas assez “bien”.
A ce moment j’ai pensé qu’il souhaitait peut-être les protéger, d’une façon des égoïste et stupide. Je sais que la mort d’une personne peut provoquer ce genre de réaction… Et je comprends parfaitement le fait d’être un oiseau en cage.
Pendant la discussion, nous avons aperçu une personne passer furtivement au 2e étage de la maison, normalement fermé.
Nous avons donc décidé d’explorer la partie interdite : Mifune a fait diversion, puisqu’elle souhaitait chanter.
Matsuo et moi avons fait l’infiltration (je ne suis peut-être plus aussi physique que je l’étais, mais j’ai quand même des restes de mes années d’exploration…).
Au début du concert de Mifune, nous nous sommes infiltrées au premier étage par une fenêtre.
Au premier étage, nous avons trouvé :
- une salle de bain avec d’immenses baignoires
- la chambre d’Izuki (fleur de cerisier), très tape à l’oeil, et son journal.
- la chambre de Michiko (chrysanthème, mais nous le savions déjà) avec des draps noirs
Au deuxième étage, nous avons trouvé :
- la chambre d’Akiyo (pivoine), verte avec des bibelots en porcelaine
- la chambre de Baku, la seule avec un lit pour deux et des vêtements d’homme, ainsi qu’une épée au mur
- la chambre de Masaya (iris)
- la chambre de Fujiko (glycine), ayant beaucoup de fleurs
- une salle de repos
En plus de la correspondance entre les quatre dernières filles et les fleurs, nous avons trouvé une trappe donnant sur le toit. Alors que nous essayons vainement de l’ouvrir, Matsuo me gardant sur ses épaule et moi en utilisant la pointe de l’épée, Kiriu qui était aussi venu fouiller est arrivé avec une échelle que nous n’avions pas repéré.
Sur le toit, nous avons noté deux choses :
- une longue-vue était pointée sur le château
- et il s’agissait du meilleur endroit pour sortir discrètement, sous le couvert des arbres.
De retour dans la salle principale, Mifune nous a dit qu’elle avait remarqué que, pendant le concert, Shui s’était assoupie, visiblement après avoir mangé quelque chose de trop alcoolisé sans le savoir, et que du monde était parti, sans que nous ne sachions où ni comment. Nous avons donc compris qu’il y avait bien une pièce secrète en plus…
Matsuo est donc partie la chercher, pendant que nous approchions Michiko dans la bibliothèque.
Nous avons alors appris que les cinq soeurs aimeraient sortir, mais que, ce soir, nous ne pourrions en extrader qu’une, qui devrait alors aller chercher de l’aide.
Elle nous a ensuite remis un papier que nous avons pu lire discrètement : son père avait deux clés, et aucune des filles n’avait accès au sous-sol…
Nous avons alors prévenu Matsuo qui est remontée fouiller dans la chambre du père et est parvenue à les trouver dans un double fond de l’armoire.
Pendant ce temps, Baku était allé trouver Zukibayashi pour lui demander de se transformer. Elle a accepté et proposé de le faire après la remise du cadeau, à minuit.
Afin que Matsuo et Zukibayashi puissent s’infiltrer au sous-sol, Mifune et moi avons fait diversion en discutant avec les serveurs.
Elles sont donc parvenues à s’infiltrer et ont trouvé une porte cachée, derrière les cuisines. Là, il y avait un couloir, un bureau avec beaucoup de papiers et des armes, et une machine étrange, composée d’une sphère en verre dans lequel se trouvait un liquide “brillant” : l’énergie d’une dizaine de personnes, d’après Jikoku.
Dans les notes lues, Baku parlait de quelqu’un de jamais nommé…. Il parlait aussi de tests sur des produits, sur l’énergie qui vient d’être vivants sacrifiés.
Pendant ce temps, Baku avait à nouveau “disparu” dans la salle, avec une autre personne.
Nous avons prévenu Zukibayashi et Matsuo qui se sont cachées et l’ont suivi. Elle ont alors vu Baku s’affairer sur la machine et absorber l’énergie du kitsune dans les vapes.
C’est à ce moment que Zukibayashi m’a demandé de mettre le feu à la bibliothèque, afin de sauver le kitsune.
Mifune, n’ayant pas compris que la demande de Zukibayashi revêtait un caractère très urgent, a tenté de m’en empêcher, mais je suis parvenue à “tomber” en laissant tomber la lanterne que je tenais à la main. J’avoue que Mifune m’ayant tout, sauf aidée, j’ai râté les livres… Heureusement, Michiko a immédiatement réagi et en a lancé un sur les flammes en criant “au feu”.
La panique a alors immédiatement pris.
j’ai vu Michiko en profiter pour s’enfuir en suivant le mouvement.
J’ai attendu Zukibayashi et Matsuo, mais malheureusement il était trop tard pour le kitsune et Matsuo était en état de choc.
Nous nous sommes transformées (sauf Matsuo qui ne pouvait toujours pas…) et le feu a fini par prendre dans toute la maison.
Inaro et la maire sont immédiatement arrivées. Baku s’est alors immédiatement interposé, blême, en prétendant maîtriser la situation (j’avoue m’être empressée de lui donner tort en donnant un léger coup de fouet à l’incendie…)
Matsuo a alors perdu son sang froid et s’est jeté sur lui.
Nous avons alors entendu une voix glaciale dire “tu ne me sers plus à rien” et Baku s’est enflammé, mais d’un feu bleu, tout comme la maison.
J’ai essayé de contrôler les flammes, mais elles ne m’ont pas écoutée.
Inari a alors commencé à calmer tout le monde qui paniquait, et j’ai décidé de l’aider avec mes ailes…
Quand tout le monde est enfin parti, les cinq filles se sont approchées d’Inari et ont compris.
Mifune a tenté d’absorber l’énergie des flammes mais a été gravement brûlée !
Inari ne sait pas du tout qui a pu faire une chose pareil…
Et c’est à ce moment que Matsuo a pousser un hurlement de douleur. Elle est tombée et s’est mise à convulser. Il y avait autour d’elle une sorte d’aura électrique qui tenait de me repousser lorsque je me suis approchée et l’ai prise dans mes bras.
Sa bague est devenue noire et blanche et a finit par disparaître. Deux Matsuo sont alors apparues : une humaine et une gardienne… L’image de la gardienne s’est troublée et dissociée en deux masses, une blanche et une noire qui ont fini par trouver un équilibre.
Nous avons alors encerclé Matsuo pour repousser la masse à l’intérieur d’elle. Elle a eu l’air de paniquer et souffrir… mais la masse a fini par réintégrer son corps.
Il y a eu une lueur rouge et blanche qui s’est mise à clignoter et former un collier rose sur son cou.
Nous sommes alors revenue au château.
Je voulais veiller Matsuo mais Zukibayashi a raison : si jamais elle nous voit trop fatiguée, elle risque de faire un e”rechute”.
Je n’ai plus qu’à espérer maintenant qu’elle ira mieux…