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L'altimètre indique 100 positif, les jauges sont stables, le ronronnement des moteurs est clair et sans anomalies, les nuages baissent la visibilité à 25 mètres de la cabine, le vol du Trépidant est stabilisé.

 

Comment tout cela a commencé, comment cette situation a-t-elle pu se produire. C'est très simple, un enchaînement logique de circonstances, mais pour cela, il faut commencer depuis le début. C'était il y a deux semaines sur l'île de Magunëa, des éoles, une sympathique île située en 500 positif qui reçoit un vent incessant, les habitants ont étés obligés de créer un relief artificiel pour s'en protéger, mais ils sont les maîtres dans les instruments tels que la flûte, à vent.

Nous étions venus sur cette île pour voir un marchand du nom ou pseudonyme Nomédias, seulement en débarquant au quai de ciel, et en le demandant, les habitants se sont renfermés dans un soudain mutisme, ce comportement glacial ne prévoyez rien de bon.

 

John Tomech, le pilote, fait faire une embardée brusque au Trépidant, il évite de peu une congère de quelques pieds qui flottaient dans ces nuages, le navire semble accuser quelques turbulences, tout le monde reste interdit, la tension est palpable.

 

Nous ne pouvions pourtant pas mettre les voiles à peine arrivés, ainsi nous décidions de mettre quand même pied à terre et pour de bon, voila trois jours qu'on se bouffer du cong'alb, on ne pouvait pas se permettre de repartir sans vivres. Alors que nous arpentions les rues de la petite cité de D'Ihis, les portes et les gens semblaient se fermer petit à petit, comme si notre présentation avait fait le tour de la commune encore plus rapidement que les vents. Et quelques instants plus tard, la milice se pointait en face de nous dans la rue.

 

Le zeppelin entame une légère descente, rejoignant le 0 sur l'altimètre, la structure métallique vrombit, la densité des nuages diminue, pour laisser peu à peu place à un ciel dégagé, par la vitre de la cabine Jenna Kath, la voltigeuse, scrute les alentours, elle porte à son oeil droit la longue-vue à molette à trois reprises, mais retourne la tête et la secoue négativement, l'équipage laisse échapper un petit soupir.

 

Le chef de l'escouade s'adresse fermement à nous en nous affirmant que l'îlotier Barme d'Ihis nous accorde une audience et que cette escouade est l'escorte vivement recommandée. Sentant le piège gros comme une montagne, nous ne sommes pas en état de nous rebeller contre ce traitement, il nous faut des vivres, qui sait cela pourrait être moins pire que ce que nous envisageons. Après un hauchement de tête de chacun, nous emboîtons le pas de nos "gardes du corps".

 

Le dirigeable continue de descendre petit à petit, pour aller vers les 100 négatif, A ce moment là, la structure est fortement secoué, le courant ascendant traversé n'est pas d'accord avec une telle descente, un bruit de fumée s'échappe de la salle des moteurs, après quelques chocs sourds et deux écrous ressérés, le navire se stabilise. La tête de Karl Trémor dépasse de la porte donnant sur la salle des moteurs, il lève une main en signe que tout va bien et retourne s'affairer.

 

Nous arrivons sans encombres, et sans infos, dans la demeure de l'îlotier. Une coquette villa qui comporte un grand hall, dans lequel nous sommes reçus par l'îlotier en personne, ce dernier ne semble pas ravi de nous voir débarquer sur "son" île. Il nous raconte que les deux derniers équipages a avoir demandé Nomédias se sont mis à troubler l'ordre public une fois qu'on leur avait expliqué que Nomédias n'était pas ici. Il dut sévir, et le peuple D'Ihis s'en souvient encore. La manière dont les gardes resseraient leur poigne sur la garde de leurs armes ne me plaisait pas.

 

Tout semble bien se dérouler, l'avancée est régulière et aucun obstacle ne se pointe, le ciel est d'une paisibilité... Mais alors que l'équipage se décrispait, Andrew Moren, le cannonier, s'agite sur son siège et prend les commandes de son canon, tout en hurlant "DEUX ZEPS, A 5 ET 8 HEURES!" il ensserre le guidon et met en joue les deux poursuivants, John, quant à lui met les gaz et amorce une descente encore plus forte.

 

Nous avions tous une envie de courir pressante, mais j'ai essayé l'approche diplomatique, disant que nous laissons tomber l'idée de rencontrer Nomédias, et que nous repartons sur l'heure. Il se montre suspicieux et nous demande comment il pourrait nous faire confiance. Je lui répond qu'il suffirait de nous escorter à nouveau, vers notre dirigeable, à ce moment il affirme que ce serait prendre trop de risque et ordonne à ses gardes de nous saisir et de nous jeter au cachot en attendant notre jugement. Pris au dépourvu, nous sommes maîtrisés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

 

Le Trépidant commence à ralentir sa descente en formant un arc, pour remonter vers les poursuivants. Cette position est inconfortable car le canon ne leur fait pas face directement, tandis que les leurs sont braqués sur le ballon du Trépidant. A bord la tension est palpable, tout le monde semble attendre quelque chose, alors que les deux poursuivants semblent sur le point de faire feu, Jenna Kath hurle "MAINTENANT !"

 

Voila qu'il nous mette au cachot pour être jugé demain, d'après un compagnon de cellule qui était là avant, la mort nous attend, les deux prédédents équipages cherchant Nomédias n'y ont pas échapper, mais voilà nous n'avons pas commis de troubles au sein de la ville, à priori, contrairement à nos prédecesseurs. Malheureusement notre voisin de cellule n'en sait pas plus que nous, il est enfermé depuis plus longtemps, tout ce qu'il peut faire est de nous décrire ces deux équipages, et mon équipe et moi reconnaissons certaines connaissances dans son récit.

 

Le Trépidant vibre et ralentit brusquement à l'instant même où John sort les rétro-freins, Karl lui réduit la poussée au minimum, permettant au ballon d'encaisser le choc, Andrew profite de la remontée du ballon pour l'accentuer avec un tir qui accentue un courant chaud ascendant. Le Trépidant se retrouve en quelques instants au-dessus, et derrière ses poursuivants, avec deux beaux trous dans le ballon, Jenna est déjà sur le coup, et bien harnachée, saute de la cabine, à peine dehors, elle se balance au bout d'une corde, toile en main, pour finalement courir sur la surface du ballon et aller combler le trou béant sur le flanc droit.

 

Le lendemain de cette sympathique nuit, nous nous retrouvons sur la place du village, les villageois tirent toujours la tête et ne semble pas nous haïr, ils ne vocifèrent pas à mort, ce qui nous étonne dans un premier temps, mais il est vrai que nous n'avons rien fait à part parler. L'îlotier énonce bel et bien la mort comme sentance, mais c'est cette précipitation et cette confiance qui les perd. Alors que tout semblait être une éxécution de routine pour la milice, nous voir se défaire de nos liens pourtant bien serrés (quel magicien ce Karl, toujours une lame sur lui). Et nous emparer des rares armes à feu dans leurs mains, mettre en joue Barme D'Ihis et nous diriger vers le quai de ciel.

 

Alors qu'Andrew s'en donne à coeur joie pour allumer les deux dirigeables opposants. Jenna finit de combler le trou, plus qu'un, la vitesse revient pour le Trépidant, Karl surveille tout de même constamment ses jauges. John ramène le dirigeable plus près des adversaires, qui ralentissent pour essayer d'arriver à hauteur du Trépidant, le flanquant des deux bords peu après.

 

A travers la foule encore abasourdie, nous nous déplacons vivement, dans un ballet étrange, nous faisons tourner une roue, vue du dessus, d'armes pointées vers les potentiels contestataires, et le chemin se dégage, déjà la milice se met à nous poursuivre, par des rues parallèles, nous accéleront le pas et arrivons finalement au niveau du quai de ciel, notre dirigeable nous attend, leur trop grande confiance leur a fait négliger un arrimage plus "définitif", c'est notre chance, et à peine avons-nous décollé, que nous voyons deux zeps en train d'être détachés du quai, à notre poursuite.

 

Le Trépidant est bord à bord avec les deux dirigeables de la milice, John semble attendre en regardant frénétiquement des deux côtés, tout l'équipage présent le regarde plein d'attente. Au moment précédant l'envoi des grappins de la part des miliciens, John fait une brusque remontée dans un nuage de fumée que Karl avait prévu en faisant surchauffer les bonnes machines, éxécutant là une magnifique manoeuvre d'"habemus papam", Jenna Kath elle s'est balancée pour pouvoir brièvement ouvrir le ballon d'un dirigeable à l'aide de son coutelas. Andrew tire sur le gouvernail de l'autre. Et voilà que les deux dirigeables se retrouvent mutuellement aggripéspar leur maladresse, l'un d'eux incapable de tourner (le tir a détruit une bonne partie du gouvernail), et l'autre semble piquer lentement du nez tout en se dégonflant.

 

Tout l'équipage est à bord, à part John qui reste au poste de pilotage, les membres se trouvent dans la salle des moteurs, le capitaine enlève le sac de toile posé sur la tête de l'îlotier et le dévisage à 50 centimètres de son visage.

"Bonjour à nouveau Barme d'Ihis ou plutôt devrais-je dire Nomédias, enfin ce n'est qu'un nom, merci de nous avoir fait visiter vos cellules, notre compagnon d'infortune a pu nous dire qui étaient nos prédecesseurs, et sans cela nous n'aurions pas compris le fin mot de l'histoire. Nous, et quand je dis nous, je parle des trois équipages que vous avez condamné injustement, avons eut le même contact, à qui nous devons une certaine somme, et ils nous a indiqué le même Nomedias pour que vous puissiez nous faire payer d'une manière définitive. Je ne sais pas ce que vous lui devez pour accepter ce genre de compensation, mais je pense qu'une confrontation de vive voix avec votre employeur pourra nous en apprendre plus, et à ce moment là, en vrai gentilhommes, nous vous rendront la politesse."